Lundi, 21 juin 2010 à 23 : 36

http://orfee.cowblog.fr/images/IMG4583.jpgTu es partout.

Jeudi, 10 juin 2010 à 20 : 06

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Lundi, 10 mai 2010 à 21 : 40

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Mercredi, 7 avril 2010 à 14 : 58

D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais eu besoin de promesses ou de dessins d’avenir pour imaginer. Enfant minuscule, déjà, il me suffisait de fermer les yeux pour inventorier les éléments que je voyais pour demain. Les envies d’enfance ont cette particularité d’être inversement proportionnelles à la taille nous séparant alors du sol : elles étaient immenses, mes aspirations, et je les tenais bien fermement accrochées contre moi, mes toutes petites jambes supportant avec brio le poids de tant d’espoir. Je me voyais déjà danseuse étoile, évidemment, mais aussi reine, et puis surtout fée. J’étais persuadée qu’avec le temps, les choses, les gens et l’univers iraient sans trop d’encombres de légèreté à envol, je m’imaginais colorier ce que bon me semblait avec mes crayons mal taillés, qu’il me suffisait de décider de la couleur des choses pour changer le monde. Roses, les arbres, violet le ciel, multicolores, les grandes personnes. En fidèle toute petite fille qui se respecte, j’exigeais des paillettes dans tous les coins : que tout brille, brille, brille ! Pourquoi devait-il en être autrement? Avec les mois mes jambes s’allongèrent, et doucement mes désirs abstraits prirent des contours plus solides. Observant avec de grands yeux les modèles de vie des grandes personnes autour de moi, je me voyais maitresse d’école, et puis surtout... Surtout maman. J’avais cinq ans et découvrais tout doucement l’envers du décor crayonné que je m’étais inventé, les sentiments qui coincent et les égratignures sur les genoux s’acoquinaient régulièrement avec mon quotidien. Un endroit cependant gardait ses allures de refuge coloré : ses bras, à Elle. Aussi je décidais à l’époque qu’au-delà des noeuds, des sols rocailleux qui laissent des marques sous les pansements,  j’aménagerais à mon tour un endroit où rien ne peut arriver. A ce jour, ce grand projet n’a pas quitté mon croquis de vie, il est de ces choses que l’on écrit directement à l’encre, en négligeant de la sorte un brouillon certes préventif, mais inutile. Les mois filèrent à toute allure et je me retrouvai déjà un stylo entre les doigts, un livre sous les yeux. Si l’écriture commença par frustrer mes divagations de petite fille – c’est que je n’avais pas la maîtrise parfaite des lettres et des mots, et que les histoires dans mon esprit couraient bien trop vite pour attendre le temps de la formation d’une phrase – j’appris l’art de la lecture très rapidement, et sans encombres. Quelle trêve immense ce fut pour moi de laisser mes yeux aspirer ces milliers de lignes d’histoires, et à la fois quelle course, quelle course effrénée pour mon imagination : il n’y avait plus de bornes à mes évasions, je me retrouvai tour à tour au coeur d’un océan tempétueux, d’une forêt tropicale, d’un château hanté. Je me voyais héroïne, puis animal, ou encore poussière. Au coeur de tant d’inspiration, un détail, infime ou infini, me tenaillait : jamais je ne parviendrai à tout lire. Tout, toutes les histoires, tout ce qui s’invente dans la tête de petits et grands. Je dévorais ces centaines de pages sans satiété aucune, avec ce refus, et à la fois ce besoin – l’impossible attire tant – d’arriver au bout. Cette frustration ne me quitta jamais, mais fit très vite naître en moi un nouveau projet. Une envie solide, un destin gravé dans la pierre, qui subsista toujours, se jouant de l’érosion des années, et de l’usure du temps. J’allais faire partie de l’océan immense, j’allais me plonger dans l’illimité. J’allais raconter des histoires. Des histoires pour les tout petits et les très grands, des histoires pour les ambitieux, les amoureux, pour les renfrognés, les sévères et les altruistes, pour les découragés, ceux pour qui tout est encore possible, pour les chagrins et les éclats, pour les vacances et les arrêts du temps. Je grandis tour à tour lentement et bien trop vite avec cette seule idée comme point d’accroche. Je traversai les années et appris les contours des faits, les épreuves et les bonheurs neufs. Avec la maturité, j’appris à apprécier toutes les faces des choses : ce qui fait sourire, la délectation des belles choses ne fait qu’augmenter avec la conscience de l’âge, et ce qui fait mal, il est parfois si fort de se sentir grandir en tournant les pages. De toutes ces expériences je n’en perdis pas une miette, immortalisant sur papier le moindre de mes éclats, la moindre de mes découvertes, tristes ou gaies. Ainsi mes cahiers se remplirent au diapason de mes humeurs. J’écrivis des textes sombres, empreints de toute la mélancolie de l’incompréhension première d’une enfant face aux aléas de la vie, et puis des histoires roses, graves, courtes, immenses. Je me voyais conteuse d’histoires, écrivain du quotidien. Je m’efforçai alors d’épuiser toutes les considérations sur ma petite personne, toutes les divagations qui sortaient de mes doigts face à mes trouvailles... sur des papiers à l’abri des regards. Je ne me voyais sortir mes mots au grand jour que lorsqu’ils couvriraient du fictif, juste empreint de mes expériences, riche de mes observations. Je me voyais raconter de l’inédit, du neuf, et de l’accroche-coeur, de l’accroche-yeux. Je me voyais déjà garante des regards ailleurs des petits et grands, des sourires ou des froncements de sourcils à la lecture d’une phrase. Je me voyais reine de la curiosité, de l’attente et de la frustration. Je me voyais déjà conteuse d’histoires, écrivain du quotidien.

A demain?

Jeudi, 25 mars 2010 à 13 : 50

http://orfee.cowblog.fr/images/IMG3958.jpg(... One night of love
Nothing more nothing less
One night of love
Has left my heart in a mess)

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