Mardi, 8 décembre 2009 à 14 : 53

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Dimanche, 11 octobre 2009 à 20 : 04

Il ne reste plus que mon corps, mon enveloppe de poupée, dans la maison aux briques rouges. 
Je pense et je respire déjà de l'autre côté, j'existe à l'avance dans le cocon minuscule.
Prendre garde à ne pas se perdre dans les cartons.

Lundi, 7 septembre 2009 à 0 : 53

J'étais devenue toute petite et à la fois trop grande, j'étais tapie au fond des jours, cachée derrière les barrières dorées. Je m'étais oubliée dans l'introuvable, j'avais laissé s'envoler tout ce qui rimait avec l'avant, tout ce qui composait le grand. Orfée était rangée, j'avais perdu la cachette, laissé les clefs à la providence, à qui voudrait bien y croire à ma place. Ne restait au creux de moi que Victoire, 8 lettres bien rangées, un mot symbole qui sonnait l'écho déchirant au creux du vide, au creux de mon vide.
Tu es arrivée sans faire un bruit, sur la pointe des pieds, des étoiles dans les poches et le coeur à l'air libre. J'aurais sans doute gardé les yeux baissés si il n'y avait pas eu ton parfum... Ce qui se respire n'a que faire des barricades. Tu m'as tout de suite rappelé quelque chose. Le souvenir était. Doux. Ces deux mots associés m'ont fait sursauter si fort que je t'ai laissée t'approcher.
Tu as commencé par desserrer les nœuds. Mes poings étaient si serrés qu'ils me laissaient des marques sur les paumes. Tu as osé ouvrir mes mains. Puis mes mots. Et puis mes paupières, enfin.
Je me suis souvenue de l'enfance. J'ai replacé le mot espoir à sa place, celle que prenaient sans pudeur les mots illusions, et désillusions. 
Je me suis souvenue de la magie, de celle qui irradie au détour des rues, de celle qui se faufile aux coins des lèvres, au fond des yeux. 
Je me suis réveillée étourdie et les joues roses, secouée d'avoir dormi si fort, si loin, si bas. Si bas.
J'ai fait un double des clefs, une pour toi, une pour moi. J'en ai gardé prudemment quelques unes au fond d'un secret... Et c'est tout ce qu'il reste de ma triste cachette : des clés, à partager.

Regarde sous l'oreiller, tu y trouveras la toute première de mes clés, celle qui se joue de l'usure du temps.
Regarde moi, prends mes mains, lis-moi le bonheur, détaille chacun mes traits, relève les éclats : c'est toi, toi, le réveil d'Orfée.

Vendredi, 28 août 2009 à 22 : 26

J'avais tellement peur de ne pas être à la hauteur. De marcher la tête baissée, de trébucher sur mes manches trop longues, de jouer à cache-cache-chagrin, d'appréhender chacune de vos réactions, chacun de vos regards croisant le mien. Ce soir, mon miroir aux bords dorés abdique, il rend les armes, il vous tend la raison : c'est vous, vous que je crois. C'est si doux de m'apercevoir à travers vos yeux. Après c'est mon tour, d'accord? 

Mercredi, 12 août 2009 à 20 : 16

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Assez traîné, mon Orfée, dans tes ailleurs inatteignables, tes maisons en papier qui s'envolent lorsque toi, tu restes là. Te voilà assise, les jambes croisées et le nez en l'air dans ton palais à toi. Les murs de ton monde n'existent pas. Ton chez toi, il est illimité, il est déclinable sous toutes ses formes. Tu habites un désert. Tu habites un château. Tu habites la mer. Tu habites le ciel. Profites-en à ta guise, étends tes bras d'un bout à l'autre, étale de la peinture, hurle, chuchote, ferme les yeux, ouvre les bras, décide de tes frontières à la craie. Cet espace là, il est à toi.

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