Samedi, 24 décembre 2011 à 16 : 09

 

Déjà un an de filé droit devant, et j’ai le sentiment que j’écrivais encore hier les bonds et rebonds de mon année deux-mille-dix. Deux-mille onze s’éteint doucement donc, laissant derrière elle quelques poussières de souvenirs, de leçons, de grandes conversations. En deux-mille-onze, alors, dans l’ordre ou le désordre, j’ai...

Fait couler un bain et apporté du thé à une demoiselle pour noyer son chagrin, le premier janvier à trois heures du matin / eu trop vite vingt-trois ans / me suis retrouvée à écrire des paroles de chansons à quatre mains avec une petite chanteuse conteuse au (sur)nom enchanteur / l’ai écouté, le cœur juste au bord des yeux, déclamer nos mots liés dans une université parisienne / ai enchaîné les projets avec elle, des photos, des mots encore des mots, m’en suis fait surtout (surtout !) une amie (merveilleuse) / ai été journaliste un temps pour un magazine prénommé comme moi / ai trouvé ça tellement grand de faire un métier « juste » avec ma plume / l’ai trouvé un peu moins en apercevant l’envers du décor / ai compris de la sorte l’utilité d’un peu d’acier dans le regard, de ne pas laisser trop de douceur voguer là, au hasard / ai alors et puis ensuite encore interrogé, photographié des personnes fascinantes / pris d’ailleurs des photos partout, partout, tout le temps / passé beaucoup de temps devant des scènes, à écouter des mélodies d’un genre à l’autre / beaucoup de temps, aussi, dans les salles de cinéma, puis de théâtre parfois / ai re-vu, puis re-re-revu Paris, sous le soleil (presque) à chaque fois / et la Turquie, et le sel de la Bretagne dont je ne me lasse pas, et Berlin et la folie au fond du ventre, et Cologne et Capbreton et l’Atlantique et le vent / me suis rendue compte de la possibilité d’une foule de choses, et me suis découvert une audace cachée jusqu’alors / ai assisté au mariage sans conteste le plus vibrant d’amour que j’ai jamais vu / reçu des courriers anonymes / mis en place avec des filles incroyables un projet dont on vous reparlera bientôt / ai posé quelques mots dans des endroits merveilleux sur la toile, par-ci, par-là / eu « Victoire, soyez vraie, follement vraie » entre les pages d’un roman d’Alexandre Jardin, et ai tenté de suivre le conseil à la lettre / ai manifesté pour mon pays parmi une foule immense, immense, immense / ai raconté des histoires pour enfants dans une jolie boutique / suis retournée sur les bancs de l’université, où j’étudie le livre sous toutes ses formes / ai aimé puis détesté la neige trop persistante, puis l’ai à nouveau aimé quand, des mois plus tard, je l’avais oubliée / ...

Et puis il y a ces instants que l’on ne peut pas nommer, les regards échangés, les petits mots laissés, les moments forts, les coups durs, les étreintes, les soirées vides mais douces, les après-midi à la campagne, dans la forêt, face à la mer, les tasses de thé, de chocolat chaud, les mandarines qui parfument l’air à dix mètres à la ronde, les nuits sans sommeil et les nuits d’amour que d’amour, les grandes étreintes, les disputes, les épaules nouées, l’esprit léger, les enfants, les échanges, les correspondances, les secrets gardés ou malencontreusement dévoilés, les trésors au fond des boîtes aux lettres et les surprises faites ou offertes avec immensément de cœur, les battements éphémères et les merveilles en personnes qui m’entourent et toutes ces foules de choses que je voudrais pouvoir citer sans jamais y arriver.

Deux-mille-douze, donc ; ou deux-mille-douce alors, parce que si on le décide elle le sera, tu verras. 

 

Jeudi, 22 décembre 2011 à 0 : 00

Il faudrait que ceux qui savent vivre d'horizons juste à l'intérieur m'apprennent ou bien m'imprègnent, comme ils veulent. Je suis coincée depuis si peu entre quatre murs et quelques pages vides de vide et déjà je meurs de paysages, je meurs de jardins, je meurs d'ailleurs, je meurs de rien.

Samedi, 17 décembre 2011 à 21 : 05

http://orfee.cowblog.fr/images/Orfee/IMG0475-copie-1.jpg 

Samedi, 17 décembre 2011 à 20 : 38

Vendredi, 16 décembre 2011 à 23 : 06

En apercevant ces nuées de neige soudaine qui s'abattent sur Bruxelles comme une grande cape de magicien, je repense à ce détail, ce sentiment très étrange mais très doux, que j'avais ressenti il y a de cela quelques années, lorsque j'habitais seule dans la petite maison aux briques rouges. Il y avait là un jardin, minuscule, encadré de part et d'autre par des grands murs. Le premier soir de neige, une nuit comme celle-ci, j'avais fais le tour de la pelouse nappée de glace. J'avais ensuite regardé, satisfaite, le résultat par la fenêtre. Il n'y avait que du blanc, juste du blanc, et puis mes empreintes, par-ci, par-là. Et je m'étais sentie... Fière. C'était mon jardin, et donc, par la force des choses, cette neige-là était "ma" neige. Posséder ainsi une chose si fugace m'avait semblé d'une richesse folle, et j'avais trouvé ça merveilleux de me sentir pour un temps comblée par la force de quelques flocons.

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