Vendredi, 26 mars 2010 à 0 : 01

"Mon grand-frère est un coeur rationnel aux rêves de Ciel". J'ai toujours pensé qu'à trop avoir les pieds ancrés dans le sol, on en oubliait la couleur des choses. Qu'à toujours vivre en ligne droite, on loupait les trésors cachés dans les tournants. Je t'ai longtemps regardée, incrédule, bousculer les choses et retourner la terre pour trouver ce qui te manquait, dénouer les liens qui t'attachaient aux autres pour ne garder que l'essentiel à tes yeux, ré-utiliser les cordes ainsi laissées libres pour lancer ton ancre plus loin, le plus loin possible. Je t'ai regardé agir toujours très fort, très vite, le regard tourné vers l'avant, jamais vers l'arrière, jamais vers l'autour, jamais. Je nous ai souvent comparé à deux opposés liés par un même sang, une même histoire, et je nous imaginais avancer dans l'existence cousus l'un à l'autre, par le fil-amour, puis par le fil-famille. Je me figurais ces fils comme solides et surtout élastiques, élastiques pour que la pression nous ramène l'un à l'autre lorsque nos chemins se sépareraient sur des kilomètres, à un endroit où nous nous retrouverions toujours, toujours ensemble, toujours reliés, mais toujours... dos-à-dos. J'avais tort. En grandissant, j'ai retrouvé les similitudes qui ornaient nos destinations rêvées, j'ai reconnu chez toi le même éclat qui vacillait parfois tout au fond de moi. Je l'ai retrouvé identique dans tes yeux, parfaitement conforme, à l'exception qu'à l'intérieur de toi, l'éclat ne tremblait pas. J'ai alors compris que ce qui nous différencierait serait la route choisie pour arriver à nos fins, pour toi droite et sans détour, pour moi sinueuse, ralentie par l'envie de regarder le paysage un instant, voler des fleurs. Tu auras parfois une longueur d'avance sur moi, c'est en regardant devant soi qu'on ne voit pas les obstacles sous ses pieds. J'aurai parfois une longueur d'avance sur toi, c'est en regardant vers le ciel qu'on ajoute un peu de poudre dorée à ses idées. Aujourd'hui, alors que j'en suis encore à planifier mes envies, tu as cessé de juste vouloir et d'imaginer pour exister déjà exactement là où tu le voulais. Pour tout ça, et pour le reste, je suis tellement fière de toi. Joyeux vingt-cinq printemps, mon grand-frère-immense. 
Par funambulisme le Vendredi, 26 mars 2010 à 20 : 47
Hé oui, les liens du sang ... Indestructibles
Par imparfaiite le Dimanche, 28 mars 2010 à 14 : 27
Un hommage en poésie, qui touche même les inconnus curieux.
Par Juliettemogenet le Vendredi, 2 avril 2010 à 12 : 33
Ho c'est beau vickou :)
 

Et vos semelles de vent?









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