Lundi, 24 mai 2010 à 21 : 24


Quand je me suis réveillée j'aurais voulu tourner le matelas, le prendre le serrer le tordre pour en faire ressortir la nuit entière, faire marche arrière, courir à contre sens, revenir au moment où tu as posé tes yeux sur mon dos tourné, attraper l'instant où tu as choisi de t'en aller, et le dévorer, pour l'oublier.
Plus jamais mes draps sans toi.

Lundi, 5 avril 2010 à 20 : 48

Et puis il y a eu cet homme assis en face de nous dans le bus trente-huit, avec son sourire de môme et ses yeux comme des bombes, des soucoupes volantes. Il a commencé par nous tendre la main en nous demandant notre nom, puis il a enchaîné, sans transition, sur la proposition suivante : "ça vous dit de faire une partie de...". Il a ouvert son sac, et a ajouté "de, de Dames?". On a décliné la proposition, bien sûr, les grandes personnes ne jouent pas aux Dames dans les autobus, et puis les yeux qui explosent et qui semblent voir mille autre choses que nos yeux à nous, ça donne envie de reculer un instant. Alors. Alors il a continué, "vous allez-où?". "Chez vous?". "Je peux venir faire une partie de Dames chez vous?". On a ri, je pense, et les nœuds dans nos dos se sont desserrés d'un coup, à l'instant même où le pauvre essuyait, en riant, un deuxième refus. Il n'a pas le moins du monde eu l'air découragé, et, sans nous demander notre avis, a entamé... La visite de son sac. Il en a sorti tout un contenu absurde - absurde pour qui? Des briquets, des disques, un bonnet de piscine, "Dieu, je devrais mettre un peu d'ordre là dedans", et il s'est tourné vers moi. "C'est quand, ton anniversaire?". J'ai répondu qu'il était en retard, il a haussé les épaules, et a chuchoté: "Tu voudrais faire un vœu?". Et il a sorti, l'air triomphant, une bougie d'anniversaire de son sac. Il me l'a tendue, avec de quoi l'allumer. Je lui ai dis en souriant que je préfèrerais qu'il l'allume lui-même, il a juste répondu "C'est que..." en regardant sa main gauche, enfouie dans son manteau, j'ai compris, je n'ai rien dit, j'ai allumé ma bougie, et j'ai fermé les yeux. Il m'a questionné sur le contenu de mon vœu, j'ai pris un air indigné en répondant "mais, il faut pas le dire, sinon...", il a souri puis m'a demandé d'allumer sa bougie, pour son vœu à lui.


Vendredi, 26 mars 2010 à 0 : 01

"Mon grand-frère est un coeur rationnel aux rêves de Ciel". J'ai toujours pensé qu'à trop avoir les pieds ancrés dans le sol, on en oubliait la couleur des choses. Qu'à toujours vivre en ligne droite, on loupait les trésors cachés dans les tournants. Je t'ai longtemps regardée, incrédule, bousculer les choses et retourner la terre pour trouver ce qui te manquait, dénouer les liens qui t'attachaient aux autres pour ne garder que l'essentiel à tes yeux, ré-utiliser les cordes ainsi laissées libres pour lancer ton ancre plus loin, le plus loin possible. Je t'ai regardé agir toujours très fort, très vite, le regard tourné vers l'avant, jamais vers l'arrière, jamais vers l'autour, jamais. Je nous ai souvent comparé à deux opposés liés par un même sang, une même histoire, et je nous imaginais avancer dans l'existence cousus l'un à l'autre, par le fil-amour, puis par le fil-famille. Je me figurais ces fils comme solides et surtout élastiques, élastiques pour que la pression nous ramène l'un à l'autre lorsque nos chemins se sépareraient sur des kilomètres, à un endroit où nous nous retrouverions toujours, toujours ensemble, toujours reliés, mais toujours... dos-à-dos. J'avais tort. En grandissant, j'ai retrouvé les similitudes qui ornaient nos destinations rêvées, j'ai reconnu chez toi le même éclat qui vacillait parfois tout au fond de moi. Je l'ai retrouvé identique dans tes yeux, parfaitement conforme, à l'exception qu'à l'intérieur de toi, l'éclat ne tremblait pas. J'ai alors compris que ce qui nous différencierait serait la route choisie pour arriver à nos fins, pour toi droite et sans détour, pour moi sinueuse, ralentie par l'envie de regarder le paysage un instant, voler des fleurs. Tu auras parfois une longueur d'avance sur moi, c'est en regardant devant soi qu'on ne voit pas les obstacles sous ses pieds. J'aurai parfois une longueur d'avance sur toi, c'est en regardant vers le ciel qu'on ajoute un peu de poudre dorée à ses idées. Aujourd'hui, alors que j'en suis encore à planifier mes envies, tu as cessé de juste vouloir et d'imaginer pour exister déjà exactement là où tu le voulais. Pour tout ça, et pour le reste, je suis tellement fière de toi. Joyeux vingt-cinq printemps, mon grand-frère-immense. 

Dimanche, 14 mars 2010 à 10 : 57

http://orfee.cowblog.fr/images/IMG3946.jpghttp://orfee.cowblog.fr/images/IMG3921.jpg

Vendredi, 11 décembre 2009 à 21 : 51

Quand je marche dans le rue le nuit dans le obscurité, m'a t'il dit avec son français écorché, je vois toujours la lumière de ton maison qui brille, et je dis toujours à mes amis que it's like a... Wait a moment.
Il est entré à toute vitesse dans son appartement, et en est ressorti avec une image déchirée d'un calendrier, une image qui ressemble à celle-ci :

http://orfee.cowblog.fr/images/phareditapoan365636.jpg
Phare? Ton lumière c'est comme mon phare.
Je pense que l'on m'aura entendu fondre à l'autre bout du monde.

<< One more mile | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | is all we have. >>

Créer un podcast